DMP : objectif 40 millions en 2022...

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Agnès Buzyn et Nicolas Revel ont couvé ce 6 novembre la naissance tant attendue du Dossier médical partagé. Il devrait rapidement se développer, pour atteindre 40 millions d'ouvertures d'ici 2022. 
 

DMP : objectif 40 millions en 2022...

Les mésaventures du dossier médical patient seraient-elle en train de prendre fin ? Conceptualisé pour la première fois en 2004, le DMP, après avoir été enterré puis déterré mille fois, le DMP est en passe d’être généralisé dès ce début du mois de novembre. Cet engouement de l’assurance maladie fait suite à une expérimentation grandeur nature qui aura duré dix huit mois, dans neuf départements, pour aboutir à l’ouverture de près d’un 1,9 millon de DMP fin septembre. Dans quatre ans, ce sont quelque 40 millions de DMP ouverts qui sont attendus, pour un coût de 15 millions d’euros au global. 

Sous contrôle du patient
Gratuit, le DMP, comme l’avait d’ailleurs stipulé le législateur dans la loi de modernisation de notre système de santé de 2015, est sous contrôle du patient qui autorisera son accès aux professionnels de santé (hormis le médecin traitant qui y a accès d'autorité). Le patient pourra y ajouter ses propres informations médicales, qui viendront enrichir le flux continu de données provenant de l’assurance maladie, à savoir l’historique des soins et les derniers traitements remboursés depuis 24 mois. Le médecin autorisé pourra égalemnt y glisser les documents qui lui semblent intéressants, avec l’accord express du patient. La connexion au dossier patient est hautement sécurisé, assure l’assurance maladie. Ainsi, pour l’ouverture d’un DMP, le patient doit être muni d’un identifiant unique, tandis que le professionnel de santé doit s’armer de sa carte de professionnels de santé (CPS). Les données collectées sont quant à elles conservées chez un hébergeur de données de santé agréé par le ministère de la santé. Le dossier peut être accessible en ligne, dans les logiciels métiers des professionnels de santé, qu’il soit à l’hôpital ou à la ville. Ou sur smartphone. 

Carnet de vaccination
Le DMP a vocation à évoluer et devrait intégrer d’ici 2022 le carnet de vaccination, ainsi que les directives anticipées du patient. Si le patient peut ouvrir ce DMP en totale autonomie sur le web, il peut aussi se faire aider par sa caisse primaire d’assurance maladie (Cpam) ou encore sa pharmacie la plus proche. Le DMP a vocation à devenir la principale courroie de transmission de la coordination des soins entre professionnels de santé, « afin d’améliorer la prise en charge des pathologies chroniques, le suivi médical des patients fragiles, enfants comme personnes âgées », a notamment déclaré Agnès Buzyn, lors d’une conférence de presse organisée à cette occasion. Outre la coordination des soins, et l’accessibilité en ligne des données de santé de chaque patient, le DMP doit aussi permettre la dématérialisation de l’ensemble des prescriptions. À terme il devra s’intégrer dans l’espace de santé numérique, un projet porté dans le cadre du plan « Ma santé 2022 ». Cet « espace » devrait, outre les données de santé du DMP, comporter l’ensemble des informations administratives et sociales du patient. 

Réactions des syndicats de médecins
Les syndicats de médecins n’ont pas tardé à réagir. La CSMF estime que le DMP, actuellement, est indispensable à la prise en charge des patients, car cette dernière « se fait de plus en plus aujourd’hui dans le cadre de transmissions d’informations entre les différents médecins et autres professionnels de santé afin de coordonner au mieux l’intervention de chacun. Ceci passe par une messagerie de santé sécurisée mais surtout par un dossier médical personnel ». Néanmoins, la CSMF pose une condition indispensable à la réussite du DMP, à savoir l’élaboration d’un volet de synthèse médicale pour le médecin traitant, inclus dans le DMP, ainsi que l’évolution urgente de tous les logiciels professionnels utilisés par les médecins pour permettre l’élaboration de données structurées facilement utilisables. Pour le SML, le retour à un dossier médical numérique « partagé » est une décision raisonnable. Mais le Syndicat de médecins libéraux aurait préféré que l’assurance maladie rémunère aussi les médecins pour l’ouverture des DMP…

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