« Faire le bon compromis entre médicalisation et extraction »

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Les difficultés du secours en montagne

« Faire le bon compromis entre médicalisation et extraction »

« Lorsqu'on intervient sur un sauvetage en montagne, le plus difficile est de faire le meilleur compromis possible entre la médicalisation, qui peut aller très loin, ou l'extraction en fonction du contexte », estime le Dr Christophe Lanièce, urgentiste en Savoie et médecin sauveteur en montagne. « C'est un peu tactique. En hélicoptère, on peut arriver rapidement à l'hôpital, où on aura des moyens de diagnostic qu'on n'a absolument pas sur le terrain. Il faut faire au mieux. Si on est correctement formé et correctement entraîné, c'est censé bien se passer ! »

Néanmoins, il arrive que les sauveteurs ne puissent pas faire grand-chose pour les victimes. « On voit aussi des choses dramatiques, comme des décès dans les avalanches. Quand on sort des jeunes de 25 ans de sous la neige, qu'on les amène au CHU et qu'ils meurent, c'est vraiment terrible », témoigne le Dr Lanièce. Dans ces conditions, le dialogue est indispensable, pour tenter d'exorciser cette mauvaise expérience. « On en parle avec les autres de l'équipe pour prendre du recul. Et si quelque chose se passe mal, on a la possibilité d'en discuter avec des professionnels. Ce qui est pathologiques c'est quand on commence à faire des transferts, par exemple quand on a sorti un gamin de la neige et que ça s'est mal terminé », souligne le Dr Lanièce. « Chaque cas grave est, en soi, quelque chose de difficile et de pénible ».

Malgré tout, les sauveteurs vivent aussi des moments plus gratifiants. « Je me rappelle d'un secours en paroi l'été dernier. Il s'agissait d'un guide avec son client. Le guide était blessé. Nous avons dû installer beaucoup de matériel pour les hélitreuiller et les sortir de là. Nous avons été très contents car il n'y a eu aucune séquelle pour les victimes ».

Source:

Anne-Gaelle Moulun"

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