Freedom Hospital : des soignants et un hôpital clandestin

La bande dessinée Freedom Hospital raconte le conflit syrien à travers l’histoire des soignants et des patients d’un hôpital clandestin accueillant des rebelles.
 

C’est un ouvrage qui a particulièrement touché la rédaction. Freedom hospital est la première bande dessinée de l’artiste plasticien Hamid Sulaiman, qui a fui la Syrie en 2011, au début de la guerre civile qui continue de ravager le pays. 

Son décor principal, le Freedom Hospital, est un établissement de soins clandestin qui accueille et soigne gratuitement les rebelles anti-Assad. Prisonniers, torturés, ou simples blessés trouvent refuge dans cet ancien restaurant transformé en centre de soins de fortune. 

Inspiré de faits réels, ce roman graphique dessine un récit poignant de la situation politique syrienne, savant mélange entre fiction et documentaire. Hamid Sulaiman s’est en effet fondé à plusieurs reprises sur son expérience, mais aussi sur des documents en circulation tels que des vidéos de propagande. 

Parler du conflit de l’intérieur, sans filtre, tel qu’il est vécu par des milliers de civils, c’est ce que l’auteur a cherché à faire. « J’ai décidé d’écrire Freedom Hospital pour représenter la situation de mon point de vue, pas pour l’expliquer », précise Hamid Sulaiman en postface.  

L’hôpital au coeur du  conflit

Freedom hospital, c’est donc l’histoire du conflit syrien à travers celle de soignants mais aussi des patients, tous faisant face à un conflit dont la logique bien souvent les dépassent. On y suit ainsi le parcours de Yasmine, pharmacienne, Sophie, journaliste, Abou Taysir, un responsable local de l’armée syrienne libre, Abou Azab, membre de la même armée, et bien d’autres qui « échouent » au Freedom Hospital par hasard ou par choix. 

C’est cela qui fait la richesse de cette bande dessinée qui parlera sûrement un peu plus aux soignants qu’aux autres, mais a de quoi émouvoir chacun. Et si l’on regrette parfois la naïveté du trait, on ne peut rester insensible à ces morceaux de vies qui s’entrecroisent dans l’enceinte du Freedom hospital.