Les guidelines pour trouver Le Big Love (et le garder)

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On a tous besoin d’amour*. Maltraités à l’hosto, maltraités dans les actualités, maltraités par le nouvel album de Zaz sur les ondes radiophoniques, il est parfois tentant de perdre la foi en un happy end « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ».

Les guidelines pour trouver Le Big Love (et le garder)

De Meetic en rencontres éthyliques, la vie sentimentale des confrères ressemble parfois plus à une garde aux urgences qu’à une « Décision médicale partagée » love-to-love. Encore une fois, la Science - et donc Poubmed - vole à notre secours. Quelles sont les recommandations de grade A (comme Amour) pour enfin trouver l’âme sœur ? Y a-t-il des spécificités médicales pour trouver - et garder - un myocarde qui batte à l’unisson ? Pourquoi le casting de nos vies sentimentales* rappelle-t-il plus une mauvaise rediff’ de Fort Boyard (sans trésor) qu’un épisode de Grey’s Anatomy ?

Les 7 guidelines de l’amour 1,  publiées pour la toute première fois* :

1 L’envie d’aimer*
DÉDRAMATISER : le taux de divorce n’est pas plus élevé chez les toubibs que dans d’autres professions « comparables » (soit environ 25 %)(2).

2 L’amour, une spécialité médicale
En amour comme pour le reste, toutes les spécialités ne se valent pas (coucou les anapath'). Signe évident de graves névroses grandes capacités de réflexivité, le risque de divorce est 3 fois plus élevé pour les éminents psychiatres, pour qui les histoires d'amour finissent mal, en général* (un mariage sur deux)(3). N’en déplaise à des siècles et des siècles de comédies romantiques, les chirurgiens suivent de près avec 30 % de sorties de route post-nuptiales(3).

3 Si j’étais un homme*
Pas très « gender friendly » : docteurs et doctoresses ne sont pas égaux face à l’amour. À l’instar de Dr Quinn qui galérait déjà avec son Iroquois : les femmes médecins ont 1,5 fois plus de risque de s’écharper pour la garde du teckel que leurs homologues XY(2).

4  Aimer ou travailler, il faut choisir
Autres données semblant sorties tout droit de la grotte des Pierrafeux : chez les messieurs, c’est l’adage du « travailler plus pour divorcer moins » ; pour les mariées, plus de 40 h/semaine en blouse se solde par 30 % de risque - ou de chance - en plus de passer devant le juge des affaires familiales et accessoirement de réactiver son compte « Adopte un mec »(2).

5 What’s love got to do with it ?*
En amour, comme sur Tinder, quantité n’est pas qualité. Partager son lit avec Dr Mamour pendant 30 ans ne dit rien sur la satisfaction qui en est tirée. Plus que la spécialité ou le mode d’exercice, c’est le temps passé en état d’éveil avec son conjoint (non, la déclaration d’amour avinée post-tonus à l’être-chéri-et-endormi ne compte pas) ou un faible nombre d’appel par nuit d’astreinte qui font que la passion dure(2). À opposer aux collègues célibattant(e)s pour le prochain planning de garde.

6  Qui se ressemble s’assemble
Pas la peine d’aller ramasser votre prochaine moitié au fond d’une boîte de nuit ou d’un verre de mojito tiède ! Plus de la moitié des médecins sont mariés… à un autre médecin2. Au-delà du côté pratique, l’endogamie est le moyen le plus sûr de faire de l’humour carabin le ciment de votre couple. À noter, les couples chirurgienchirurgienne présentent plus de détresse émotionnelle et une moins bonne qualité de vie que les « mixtes »(4), ce que par sentiment de confraternité nous nous refuserons à commenter.

7  Je t’aime comme un fou, comme un soldat*
Mais longues heures d’astreinte, repli communautaire et stress émotionnel ne sont pas l’apanage des toubibs. Et pourtant, le taux de divorce chez les militaires de l’US Air Force (7 %) a de quoi faire se pâmer les cœurs de midinettes(5). Plus que le sex-appeal des Rayban à la Top Gun, c’est surtout le soutien familial spécifique in situ à la caserne qui ferait la différence. Mais sommes-nous prêts à emménager définitivement avec femmes et/ou hommes et/ou chat à l’internat pour qu’est ce qui pourrait sauver l’a-mour*?

*Seul(e) en ce soir de Saint-Valentin ? Retrouvez les plus belles chansons d’amour qui se cachent derrière les astérisques !

Source:

1/ 7, comme le nombre de maris d’Elizabeth Taylor.
2/ Ly DP et al. Divorce among physicians and other healthcare professionals. BMJ, 2015.
3/ Rollman BL et al. Medical specialty and the incidence of divorce. N Engl J Med. 1997.
4/ Dyrbye LN et al.Physicians married or partnered to physicians. J Am Coll Surg. 2010.
5/ Grizzard T. Love in the time of medical school. Am Fam Physician. 2002.

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