Liberté d’installation : bye-bye le conventionnement sélectif (et à bientôt)

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Liberté d’installation : bye-bye le conventionnement sélectif (et à bientôt)

Les députés avaient adopté la semaine dernière un amendement limitant le conventionnement des médecins dans les zones sur-dotées. Comme un seul homme, les médecins s’étaient levés contre cette mesure. Les parlementaires l’ont abandonnée cette nuit.

 

Est-ce le communiqué de presse indigné de l’Ordre ? Ou les cris d’orfraie de la CSMF ? Dans le cadre du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), les députés ont rejeté cette nuit en plénière un amendement adopté la semaine dernière en commission, et que beaucoup de médecins voyaient comme une dangereuse remise en cause de la liberté d’installation. La profession crie donc victoire, mais sait bien que le combat n’est pas fini.

Comme nous l’avions expliqué précédemment, cet amendement prévoyait qu’un médecin ne puisse être conventionné dans une zone sur-dotée qui si un confrère y cesse son activité. « C’est une grande satisfaction de voir que les députés peuvent encore écouter la voix des jeunes médecins et des futurs médecins », déclare Antoine Oudin, le nouveau président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf).

La liberté (d’installation) ou la grève

Il faut dire que les carabins, les internes et les jeunes médecins se sont distingués dans la contestation contre l’amendement en question, en évoquant notamment la possibilité d’une grève s’il était adopté. Ils avaient d’ailleurs été conjointement reçus mardi dernier à l’Assemblée par les députés PS. « Le fait que l’amendement soit rejeté montre que nous avons tout de même un écho », veut croire Antoine Oudin.

Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Les amendements de ce type fleurissent en effet à chaque PLFSS. « L’accès aux soins est de plus en plus difficile », remarque Antoine Oudin. « Plus les années passent, plus ce genre d’idées a du succès chez les élus ».

Et l’étudiant lyonnais de rappeler qu’une proposition de loi obligeant les jeunes médecins à exercer trois ans dans un désert médical en début de carrière a été déposé par le député centriste Philippe Vigier (voir la rubrique « HO » du dernier What’s up Doc). Il devrait être discuté dans les mois à venir.

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