MG France : Jacques Battistoni remplace le Dr Leicher

Article Article

Le changement, c'est (pas) maintenant !

MG France : Jacques Battistoni remplace le Dr Leicher

Le syndicat de médecins généralistes MG France a changé de président. Jacques Battistoni remplace Claude Leicher, et promet de continuer sur les idées de son prédécesseur, duquel il était  vice-président.

La présidence de MG France reste dans la famille. Jacques Battistoni, vice-président du syndicat tout au long de la présidence Leicher, a pris sa succession. Le médecin généraliste de 60 ans, exerçant en secteur 1 dans la commune d’Ifs (Calvados), explique vouloir poursuivre la politique engagée par le syndicat ces dernières années.

Le nouveau président a présenté, le 3 décembre dernier devant son assemblée générale, sa feuille de route pour les deux années à venir : « proximité, services aux médecins et innovation pour faire face à la crise démographique majeure que traverse le système de soins français ».

Il revient pour What’s up doc sur les raisons de son engagement, et sur son programme.

What’s up Doc. Vous exercez à Ifs. Vous pensez pouvoir éviter les réponses de Normand pendant cet entretien ?

Jacques Battistoni. Je vais m’y efforcer ! Mais vous savez, je ne suis pas vraiment Normand. En voyant mon nom, on s’en aperçoit rapidement…

WUD. Quel regard portez-vous sur les mandats de votre prédécesseur ?

JB. Les 8 années de Claude Leicher ont été productives et couronnées de succès. En termes de protection sociale des médecins, avec la réforme de l’ASV, de revalorisation des honoraires, ou encore de gestion territoriale avec l’accord conventionnel interprofessionnel. Nous avons accompagné de nouvelles dynamiques sur le territoire, comme les centres pluridisciplinaires. C’est une véritable révolution culturelle dans notre profession !

WUD. Quel est votre programme pour la suite ?

JB. Il reste beaucoup à faire. La désertification médicale sera, bien sûr, un sujet majeur. Elle est parfois dramatique. J’ai des exemples de zones où le nombre de médecins s’est réduit en peu de temps de 10 à 5.
Il y a deux choses prioritaires sur le terrain : améliorer l’organisation de la réponse aux soins non-programmés – ce qui, à mon sens, est un devoir déontologique –, et améliorer le parcours de soin des patients chroniques, en établissant un système plus cohérent.

WUD. Comment comptez-vous procéder ?

JB. Nous allons consacrer du temps pour aller à la rencontre des généralistes. Nous devons mesurer leurs difficultés, et récolter leurs propositions de solutions. Les médecins sur le terrain ont souvent une meilleure vision des problèmes que les pouvoirs publics, qui ont une approche plus détachée. La Cour des comptes l’a encore démontré.

WUD. Ça a fonctionné pour lui, donc vous reprenez la méthode Macron, en somme.

JB. Peut-être, oui. C’est une méthode plus contemporaine. Pour les problèmes du secteur de la santé, il n’y a pas de diagnostic rapide. Nous parlons des problèmes existants, mais nous n’avons pas toujours de solutions à y apporter. Le fait d’aller voir les généralistes et de les consulter permet de recueillir des exemples multiples, et de tenter de généraliser par la suite.

WUD. Avez-vous un message pour les internes en MG et les jeunes remplaçants, qui sont parfois inquiets sur l’évolution de leurs conditions de travail ?

JB. J’ai toujours voulu exercer la médecine générale car c’est sans doute la spécialité la plus intéressante. À mon avis, en tout cas. Nous accompagnons les patients de la naissance à la mort, nous sommes au plus près des gens. Elle est pourtant loin d’être la mieux considérée. La convention 2016 corrige en partie cela, mais nous allons continuer ce travail dans les années à venir.

WUD. C’est ce manque de reconnaissance qui a motivé votre engagement syndical ?

JB. Il m’a surpris. J’ai commencé mon combat avec la formation médicale continue, que je pensais être un levier important. Ensuite, j’ai intégré MG France sans plan de carrière, et je me retrouve maintenant à un poste que je n’aurais jamais imaginé occuper.

WUD. Aurez-vous encore du temps pour vos patients ?

JB. Bien sûr, je suis un généraliste comme les autres. Hier, j’ai fait une journée de consultations complète, et aujourd’hui, j’ai pu faire une matinée de visites.

WUD. Pour lire What’s up Doc aussi ?

JB. Je n’ai pas toujours le temps de le lire en entier, alors que c’est une revue que je trouve intéressante. Mais j’essaierai !

Crédits photo : BorupFoto/thinkstock

Source:

Jonathan Herchkovitch

Les gros dossiers

+ De gros dossiers