Migrants : ces médecins qui soignent avec une caméra

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De Jérôme Marty à Médecins du Monde

Migrants : ces médecins qui soignent avec une caméra

Jérôme Marty, président de l’UFML, a vertement critiqué sur YouTube les dernières propositions de Marine Le Pen sur la santé des migrants. Une initiative qui a de brillants précédents en Europe.

 

Le Dr Jérôme Marty a de nouveau réussi à faire le buzz. Sur YouTube, lundi dernier, le truculent président de l’Union française pour une médecine libre (UFML) s’en est pris à Marine Le Pen.

« Marine, je ne peux pas te laisser dire ça », annonçait-il à propos de la dernière proposition de la candidate frontiste en matière de santé : imposer un délai de carence de deux ans avant que les étrangers en situation régulière puissent bénéficier des prestations de l’Assurance maladie.

Flic ou médecin ?

Le petit speech de Jérôme Marty a bien tourné sur les réseaux sociaux, et il rappelle d’autres vidéos de médecins européens visant à défendre les droits des étrangers. En 2014, par exemple, le collectif britannique Docs not cops dénonçait avec un humour grinçant une loi sur l’immigration qui entendait faire payer les soins aux étrangers.

On voit dans ce court film (voir ci-dessous) un jeune médecin, affable, commencer son interrogatoire médical normalement (« ça va ? », « vous fumez ? », etc.). Puis le ton change, et les questions se font plus intrusives : « Quelles étaient vos trois dernières adresses ? », « avez-vous le droit d’être ici ? ». Finalement, le médecin devenu flic demande à son patient de le suivre, et le prévient que les choses risquent d’être un peu douloureuses pour lui.

Serment d’Hippocrate sauce espagnole

En 2012, c’est Medicos del Mundo, la branche espagnole de Médecins du Monde, qui avait conçu une vidéo pour dénoncer un décret royal restreignant les soins aux étrangers. On y voit des professionnels de santé prêter de bien curieux serments.

« Je jure d’utiliser mes connaissances en médecine pour travailler à la santé des Espagnols et des étrangers en règle », affirme par exemple un médecin. « Je jure que je ne prescrirai pas de médicaments contre le Sida à quiconque ne contribue pas à la Sécurité sociale », ajoute l’un de ses confrères.

Heureusement, les praticiens finissaient par dissiper le malaise en assurant qu’ils « ne tiendront jamais compte de ce qu’ils viennent de dire ». Tout est bien qui finit bien.

Source:

Adrien Renaud

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