Philippe Boutin réélu à la tête de la CN URPS-ML

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C’est quoi ce truc ?

Philippe Boutin réélu à la tête de la CN URPS-ML

Le 7 avril, le Dr Philippe Boutin a été réélu à sa propre succession comme président de la Conférence nationale des unions régionales des professionnels de santé médecins libéraux (CN URPS-ML). Pour What’s up Doc, il explique son rôle.

Le Dr Philippe Boutin est médecin généraliste à Poitiers. Mais il est aussi vice-président de l’Union régionale des professionnels de santé médecins libéraux (URPS-ML) de Nouvelle-Aquitaine, et président de la Conférence nationale des URPS-ML (CN URPS-ML), qui rassemble les URPS, depuis sa création en 2011. Le tout, sous l’étiquette CSMF.

Une série d’articles réalisés en 2016 par What’s up Doc avait révélé que vous, jeunes médecins, n’êtes pas vraiment au taquet sur les URPS. Nous avons donc profité de la réélection de Philippe Boutin pour revenir avec lui sur leur utilité, et sur celle de la CN URPS-ML.

What’s up Doc. Les élections URPS ne passionnent pas toujours les jeunes médecins. Leur rôle consultatif laisse parfois planer un doute sur leur capacité d’action. Alors, à quoi ça sert ?

Philippe Boutin. Il ne faut pas sous-estimer l’action des URPS. C’est vrai qu’on peut considérer que leur avis consultatif ne suffit pas, mais dans les faits, elles ont une véritable influence sur les décisions. Elles ont une mission en miroir des Agences régionales de santé, sur l’organisation territoriale des soins, sur la démographie médicale, sur les équipements lourds, sur l’accès aux soins… 

WUD. Une action en miroir, c’est une manière consensuelle de dire que les URPS se chicanent avec les ARS ?

PB. C’est vrai que dans certaines régions, il y a des problèmes d’entente. Mais dans l’ensemble, le travail est constructif. On n’est pas sur une opposition, le travail se fait en général de manière cordiale et en bonne intelligence.

WUD. Et en interne dans les URPS, on ne se chicane pas non plus entre les représentants des différents syndicats, aux lignes politiques parfois très différentes ?

PB. Tous les syndicats se reposent sur certains dogmes, et les visions personnelles sont différentes. Mais au sein des URPS, nous travaillons sur des sujets techniques, pas politiques. Et sur ces sujets, on regroupe tout le monde.

WUD. Les URPS ont une mission régionale. Quel intérêt à les regrouper avec la conférence nationale ?

PB. La CN URPS est un regroupement de présidents représentant chaque URPS de région. Elle a plusieurs missions, dont l’une des plus importantes est l’information. Elle sert à faire remonter les problématiques au niveau national, à évaluer les disparités territoriales. Nous facilitons le dialogue, et nous faisons l’interface entre les URPS et les syndicats représentatifs.

WUD. Peut-on dire que la CN URPS une sorte de syndicat représentatif des syndicats ?

PB. Non, pas du tout. Nous sommes un organe qui permet de travailler en profondeur sur des dossiers, à l’échelle nationale. Nous sommes de petites mains ! Par exemple, nous avons été aux manettes dans les discussions sur la démographie médicale.

WUD. Personnellement, qu’est-ce qui vous motive à présider la CN URPS-ML ?

PB. J’ai connu les URML (Unions régionales des médecins libéraux), j’ai présidé celle de Poitou-Charentes dès 2000. Nous avons débuté le projet Asalée (délégation de tâches vers les infirmiers, ndlr), qui a pris dix ans avant d’arriver à maturité. Ce sont des projets importants sur lesquels nous avons cette possibilité de travailler en profondeur. Et si je continue, c’est parce que je crois en l’action longue.

WUD. Vous êtes systématiquement réélu depuis 2011. Vous n’en avez pas marre ?

PB. Cela fait maintenant une vingtaine d’années que je suis dans le système. Je ne ferai pas ça jusqu’à 90 ans, mais je pense qu’il faut un certain nombre de mandats pour voir les projets aboutir. En plus, c’est passionnant !

WUD. Passionnant, et chronophage ?

PB. Oui, ça me prend plusieurs heures par jour… semaine et week-end ! C’est un gros boulot – et c’est peut-être pour cela que je suis à chaque fois réélu (rires) ! Je me déplace à Paris deux fois par semaine, mes week-ends sont un peu mangés… Mais je suis bien épaulé par une équipe très réactive ! Je suis également président de l’Eana (l’Association européenne de médecine libérale, ndlr).

WUD. Et vos patients, dans tout ça ?

PB. (Rires) J’ai encore du temps pour mes consultations ! Mais pour être honnête, je ne travaille que trois à quatre jours et demi dans mon cabinet.

WUD. Ça rapporte un peu, au moins, toutes ces activités annexes ?

PB. Beaucoup de mes activités sont bénévoles. Alors bien sûr, je suis payé pour mes déplacements, mais dans l’ensemble, je pense que je perds un peu d’argent par rapport à un exercice en cabinet à temps complet. Mais le vrai sujet, à mon avis, c’est d’avoir un travail intéressant. Et c’est le cas.

WUD. Dernière question, on ne peut s’empêcher de la poser : Christine, c’est la famille ?

PB. Oh, mon dieu non ! J’ai une soeur qui est députée européenne, mais ce n'est pas elle ! Elle ne porte plus le nom de Boutin.

Source:

Jonathan Herchkovitch

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