Que devient le PH dans la réforme ?

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Ni oublié, ni prioritaire

Que devient le PH dans la réforme ?
Une petite place a été réservée aux praticiens hospitaliers dans les annonces liées à la transformation du système de santé. Avec quelques annonces, mais aussi une bonne dose de flou.

Mi-août, Rachel Bocher, présidente de l’intersyndicat des praticiens hospitaliers (INPH), s’inquiétait auprès de What’s up Doc du flou maintenu par le gouvernement, même lors des échanges avec son organisation, à propos des réformes prévues pour les PH dans la transformation du système de santé. Si le constat sur l’hôpital était partagé par les deux parties, aucune négociation n’avait été engagée.

Pour rendre les carrières hospitalières à nouveau attractives, la présidente de l’INPH demandait une revalorisation. « Il faut que cette revalorisation soit financière, mais surtout intellectuelle », expliquait-elle à WUD. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une remédicalisation des équipes et de la gouvernance hospitalière. Il faut redonner des responsabilités aux médecins ».

Le ministère s’engage pour les PH

Après les annonces faites par le président de la République et le ministère de la Santé ce 18 septembre, il semblerait que les demandes des hospitaliers aient été entendues. Au moins en partie. Parmi les dix mesures phares de la réforme figure en effet la création d’un statut unique de PH, qui remettra à plat les statuts temps partiel et temps plein, et peut-être ceux d'hospitalier et d'hospitalo-universitaire.

Ce nouveau statut serait « associé à la suppression du concours PH, pour faciliter l’entrée dans la carrière, diversifier les parcours professionnels (reconnaissances des valences non cliniques) et faciliter l’exercice mixte », précise le dossier de presse du ministère. La valence universitaire devrait être valorisée, comme le demandait également l’INPH.

Mais…

En revanche, la question de la revalorisation financière n’est toujours pas abordée. Rien sur la refonte des treize échelons hospitaliers non plus. Si la création du statut unique et la mise en place de l’exercice mixte ne manqueront pas de plaire aux syndicats et aux PH, il se pourrait que le manque de revalorisation financière, s’il devait être confirmé, soit un frein pour retenir les praticiens dans le public.

Actions praticiens hôpital propose de supprimer les cinq premiers échelons pour un début de carrière chiffré à 5 000 euros bruts par mois, et de répartir l’évolution sur dix échelons. Le gap de rémunération s’établirait à 500 euros entre chaque échelon, avec un palier franchi tous les deux ans jusqu’à l’échelon 7, et tous les quatre ans ensuite.

Les médecins au pouvoir

En plus du statut, la réforme propose de « mieux prendre en compte le rôle des représentants de la communauté médicale dans le fonctionnement des établissements et des GHT ». Concrètement, des Commissions médicales d’établissement (CME) effectives seront créées dans les GHT, et celles des établissements jouiront de compétences élargies dans la gouvernance hospitalière.

Dans l’idée de renforcer cet impact, le gouvernement souhaite élargir les compétences managériales des médecins en responsabilité. « Cela passera par l’actualisation des référentiels de compétences et de formations, par le développement de dispositifs de détection des professionnels présentant des aptitudes pour l’exercice de responsabilités managériales, de sélection et d’accompagnement des prises de fonctions, notamment à l’attention des responsables médicaux et soignants, et par la reconnaissance indemnitaire des responsables médicaux et soignants, qui sera renforcée à compter de 2019 ».

Les grandes lignes sont donc dessinées, mais les détails manquent encore. Pour l’instant, on ne peut que faire confiance au gouvernement qui semble avoir pris la mesure des modifications à apporter, dans l’attente des décisions et des mesures concrètes. Mais à ce jour, l’INPH n’a toujours pas été consultée dans ce sens…

Source:

Jonathan Herchkovitch

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