Téléconsultations : des offres en pagaille

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La téléconsultation, nouvel eldorado des start-up numériques ? De nombreuses plateformes en ligne proposent de décliner cette nouvelle forme de consultation, parfois en distordant son cadre légal...
 

Téléconsultations : des offres en pagaille

Si la téléconsultation constitue en soi un nouveau mode d’exercice, c'est aussi un nouveau marché juteux qui suscite la convoitise de bien des SSII... La société Consulib vient ainsi d’annoncer la sortie de la première plateforme de téléconsultations, consulib.com, destinée aux médecins libéraux. Si le site est en accès libre, ses créateurs se rémunèrent en percevant une redevance de 1 euro par téléconsultation, avec un plafonnement de 350 euros par an. Ce montant, précise Consulib, correspond à l’aide à l’équipement de l’assurance maladie ; la redevance de Consulib est donc indolore, veulent-ils nous faire comprendre.

Au-delà de la téléconsultation, Consulib propose également un téléservice de prise de rendez-vous, et de stockage des données médicales. « Le patient choisit librement son médecin, prend rendez-vous en ligne, consulte par vidéoconférence sans se déplacer, dans des conditions similaires à une consultation en cabinet », assure Consulib. Ses ordonnances sont envoyées et peuvent être stockées sur un espace sécurisé accessible à tout moment. 

Plein pot ?

De fait, Consulib propose un véritable dossier médical, qui permet de stocker les examens radiologiques, de biologie, les ordonnances, les compte-rendus d’hospitalisation ou de consultation… Pour l’internaute qui serait séduit par cette solution, il faut rappeler que les téléconsultations ne sont remboursées par l’assurance maladie que lorsque c’est le médecin traitant qui pratique cette téléconsultation, ou lorsqu’il adresse son patient pour une téléconsultation chez un de ses confrères qui a déjà diagnostiqué au moins une fois ce patient au cours des 12 derniers mois.

Sinon, le patient paye plein pot. En terme de remboursement, Consulib prévient que "les consultations par vidéoconférence sont remboursées au même titre qu’une consultation classique lorsqu’elles respectent le parcours de soins et que le patient est connu du médecin consultant". Il renvoie également l'internaute vers la documentation de l'assurance maladie. Le télé-patient de Consulib peut ainsi consulter tout type de médecins, quitte à payer sa consultation sans remboursement de l'assurance-maladie, lorsque les conditions pour leur prise en charge ne sont pas remplies. 

Mise en demeure

Autre acteur majeur de la e-santé à se positionner sur le créneau de la téléconsultation, Doctolib. Il a annoncé son intention de lancer son propre service de téléconsultation à partir du 1er janvier 2019. Ce nouveau service sera intégré sur la plateforme Doctolib et d’abord testé auprès de 500 praticiens partenaires. Doctolib, a annoncé son directeur général Stanislas Niox-Chateau, devrait respecter les principes de la téléconsultation pour être éligible au remboursement. 

De nombreux autres acteurs ont fait connaitre leur souhait d’investir le secteur de la télémédecine. Souvent sans respecter la législation en vigueur. Ainsi, en octobre dernier, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) avait mis en demeure la plateforme de télésanté Qare, qui se payait des encarts publicitaires pour promouvoir ses services. Or, lui a rappelé le Cnom, « la médecine ne doit pas être exercé comme un commerce ». Télémédecine, oui, ubérisation, non. Avis aux amateurs…

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