Grève totale du privé les 3, 4 et 5 juin ! Et les libéraux rejoignent le mouvement...

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La FHP a dessiné ce matin les contours de la grève “totale” et “reconductible” de l’hospitalisation privée qui débute le 3 juin prochain, précisant que les patients seront progressivement déprogrammés à partir de la mi-mai. Une grève soutenue et désormais rejointe par la médecine de ville.

Grève totale du privé les 3, 4 et 5 juin ! Et les libéraux rejoignent le mouvement...

© Midjourney x What's up Doc

“Peut-être que le gouvernement se rendra compte que nous sommes essentiels”, a lancé ce matin le président de la FHP, Lamine Gharbi, lors d’une conférence de presse, co-animée avec les syndicats de médecins libéraux. 

“Les 3, 4 et 5 juin, les infirmières ne seront pas dans les blocs, les services d’urgence seront fermés, et cela durera le temps qu’il faudra”, a-t-il annoncé. 

Une seule activité “vitale” sera maintenue, les dialyses pour les malades chroniques, "sans quoi, ils meurent", a ajouté Philippe Cuq, président de l’union des chirurgiens de France (UCDF). 

“Nous allons commencer à déprogrammer les patients aux alentours du 15 ou 20 mai”, a-t-il développé, de manière à ce qu’il y ait “le minimum de patients hospitalisés” au 3 juin.

Cabinets fermés

Soutenue par la majorité des syndicats de médecins libéraux, la grève de l’hospitalisation privée est désormais rejointe par plusieurs d’entre eux, qui ont appelé ensemble à la fermeture des cabinets. 

“On ne peut imaginer le fonctionnement d’un cabinet sans les cliniques”, a déclaré Jérôme Marty, président de l’UFML-S. 

Une mesure partagée par Sophie Bauer du SML, qui précise quant à elle que les consultations seront également déprogrammées : “à quoi bon consulter si on sait que l’on ne ne va pas opérer”.

“Nous allons en informer les patients”, notamment en placardant des affiches dans les salles d’attente, a-t-elle ajouté, précisant qu’il n’était “pas question de les prendre en traître”.

Si la FMF s’est dit “inquiète” de l’évolution des choses, elle ne prévoit pas pour le moment de rejoindre le mouvement de grève des cabinets. 

Une politique « discriminatoire »

Le gouvernement avait déclaré fin mars que les tarifs des hôpitaux publics augmenteraient de 4,3% contre 0,3% pour l’hospitalisation privée. Une différence qui avait ulcéré les fédérations du privé, qui avaient annoncé dans la foulée se mettre en grève à partir du 3 juin.

Pour justifier cet écart, le ministre délégué à la santé Frédéric Valletoux avait mis l’accent sur la “forte croissance” de l’activité du privé, qui va selon lui “logiquement soutenir (ses) résultats financiers”.

Une “dichotomie de traitement” qualifiée de “choquante” et “discriminatoire” par la FHP.

Celle-ci réclame une rallonge de 500 millions d’euros des tarifs pour l'hôpital privé, notamment pour compenser l’inflation et revaloriser les salaires à la hauteur du public. “Aujourd’hui, il y a 15% d’écarts salariaux entre une infirmière du public et une infirmière du privé”, selon son président. 

Interrogé sur une potentielle reprise des négociations conventionnelles, interrompue au début du mois, le syndicat Avenir Spé Le Bloc a annoncé que "la situation n’a pas changé de notre côté”, expliquant que seule une réponse écrite de la part du directeur général de la CNAM les ferait “revenir à la table”

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/cliniques-et-medecins-liberaux-un-front-uni-contre-le-gouvernement

Les spécialistes libéraux réclament en particulier une hausse de 500 millions, ce qui correspond à 4,4% de l’enveloppe CCAM, pour la revalorisation de leurs actes spécifiques, dont “les tarifs restent inchangés depuis 30 ans”

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