« Soigner moins pour gagner plus » : la FHP accuse les hôpitaux d’amasser tout l’argent public sans travailler

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La FHP s’est indignée ce matin dans un communiqué du "surfinancement" de "la sous-activité récurrente" de l'hôpital public, au détriment du privé, commentant un avis du comité d’expert chargé de surveiller les finances de la Sécurité Sociale, qui a lui estimé que le déficit de l’hôpital public pourrait doubler, malgré les dotations.

« Soigner moins pour gagner plus » : la FHP accuse les hôpitaux d’amasser tout l’argent public sans travailler

© Midjourney x What's up Doc

« Cela fait des mois que (l'on) alerte sur ce pilotage délétère, qui consiste à surfinancer la sous-activité et qui, contre toute logique, pénalise les établissements de santé privés qui ont un niveau d’activité plus dynamique », a déclaré la Fédération de l’Hospitalisation Privée dans son communiqué du 17 avril. 

La FHP fait référence à l’avis émis le 15 avril par le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses de l’Assurance Maladie, qui estime que le déficit des hôpitaux publics "s’élargit" et constitue une "préoccupation majeure"

Malgré la hausse des dotations, il pourrait "quasiment doubler" par rapport à 2022, où il atteignait un milliard d'euros, ont averti les experts. 

2 milliards « pour ne pas travailler » 

Les membres du comité relèvent la "surestimation récurrente du niveau d'activité" des établissements publics : sur les neuf premiers mois de 2023, le volume économique de l'activité reste "inférieur de 2,6%" à 2019, avant la pandémie, tandis qu'il le "dépasse de 3,1%" dans le secteur privé, notent-ils.

Les experts appellent les pouvoirs publics à analyser les raisons de cette "sous-activité récurrente" et à mettre en oeuvre des mesures correctrices, "qui ne sauraient être principalement de soutien financier".

« Plus de deux milliards d’euros ont été accordés aux hôpitaux publics en 2023 pour ne pas travailler », renchérit Lamine Gharbi, président de la FHP, qui estime que ce "soigner moins pour gagner plus" ne peut plus faire office de ligne directrice des décisions prises par le gouvernement. 

Fin mars, le gouvernement a annoncé la revalorisation de 4,3% des tarifs des hôpitaux publics et du secteur non lucratif en 2024, mais de seulement 0,3% ceux des établissements privés. 

Cette mesure a fait bondir les représentants du privé qui ont annoncé une grève totale à partir du 3 juin prochain

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/les-hopitaux-veulent-quon-augmente-leurs-tarifs-et-pas-quun-peu

"Il est incompréhensible de discriminer les acteurs de santé qui concilient un niveau d’activité soutenu au service des patients", a ajouté la FHP, qui a rappelé que l’hospitalisation privée "réalise 35%" de l’activité hospitalière tout en dépensant "seulement 18%" des ressources de l’Assurance maladie. 

Avec AFP

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