La cour a assorti la peine de Jacques Olsina notamment d'une amende de 10 000 euros et d'une interdiction définitive d'exercer la médecine.
Pour Me Sébastien Robin, un des avocats de deux plaignantes qui se sont constituées parties civiles, "il n'est pas certain que toutes les victimes soient présentes", les enquêteurs "n'ayant a priori pas réussi à remonter avant 2010-2011". Les victimes, au nombre de 24, sont essentiellement des femmes placées sous curatelle.
L'affaire a démarré à la suite du signalement d'un représentant légal d'une des victimes, en 2020.
Des vidéos « insoutenables »
Lors de leurs auditions, les victimes ont évoqué des attouchements de l'ancien médecin généraliste sur la poitrine et le sexe lors d'examens médicaux, entre décembre 2013 et décembre 2020.
Une des femmes a dénoncé un viol, dont les enquêteurs ont retrouvé trace de la vidéo.
Lors des perquisitions au cabinet médical, les enquêteurs ont découvert dans le matériel informatique des vidéos compromettantes de patientes, filmées à leur insu, avec un téléphone portable pendant la consultation médicale.
Ces vidéos sont "particulièrement insoutenables", selon Me Sébastien Robin.
Le généraliste demandait à ses patientes, qui présentaient une certaine fragilité psychologique - des femmes sous curatelle notamment - de se masturber ou prendre des positions explicites alors que le rendez-vous ne s'y prêtait pas, selon une source judiciaire.
"Dans l'esprit de ces femmes c'était: ‘C'est le docteur qui demande donc s'il demande c'est qu'il faut le faire’", a expliqué Me Robin.
"On frôle l'écoeurement", a déclaré auprès de l'AFP Me Christel Jousse, une des avocats de la partie civile.
Pour Me Alexia Augereau, "les victimes avaient besoin de comprendre son geste et cette demande n'a pas vraiment été satisfaite". "L'accusé reconnaissait les faits de façon superficielle; il n'avait fait aucun travail d'introspection", a-t-elle poursuivi.
"Il culpabilise énormément, il a honte et ne comprend toujours pas comment il a pu faire ça", a assuré l'avocate de l'ancien médecin Me Pascaline Courthes.
Par ailleurs, la cour criminelle examinera les demandes de réparations des victimes le 15 novembre.
Avec AFP