Laura Eouzan-Dahan, médecin urgentiste : « J’aime pouvoir gérer dans la même journée un arrêt cardiaque et aussi une entorse de cheville lambda »

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Laura Eouzan-Dahan, médecin urgentiste depuis un an à Versailles, nous parle de polyvalence, de transmission et de tunnel. 

Laura Eouzan-Dahan, médecin urgentiste : « J’aime pouvoir gérer dans la même journée un arrêt cardiaque et aussi une entorse de cheville lambda »

 

À peine sortie de son staff du matin, Dr Laura Eouzan-Dahan nous reçoit, un sandwich triangle à la main en guise de déjeuner. « C’était un peu le feu ce matin. On a eu quatre entrées en même temps », explique-t-elle en poussant les portes du déchocage des urgences de l’hôpital André Mignot de Versailles, où elle exerce en tant que médecin urgentiste depuis novembre dernier. Concentrée et souriante, elle enchaîne les interrogatoires, les prescriptions, les appels à ses confrères spécialistes et les comptes-rendus.

Elle tient sa vocation de médecin de son grand-père, généraliste, qui lui racontait « toutes ses histoires de dingue » et lui a donné envie « d’aider les patients humainement et médicalement », raconte-t-elle. Après avoir hésité avec la réanimation, elle choisit la médecine d’urgence pour « faire à la fois des choses graves et pas graves dans la même journée, voir des patients de tous les âges et des pathologies variées ». 

Un temps partagé entre médecine d'urgence et cardiologie 

Aujourd’hui, Laura Eouzan-Dahan partage son temps entre le service des urgences et celui de cardiologie. « On m’a proposé ce temps partagé après un stage libre en cardiologie pendant ma dernière année d’internat. Cela me permet d’avoir des bases beaucoup plus solides en cardiologie, ce qui m’aide aux urgences », explique-t-elle. Deux jours par semaine, la jeune médecin de 29 ans est aux soins intensifs de cardiologie, tient le « bip d’avis » ou effectue des consultations post-urgence. Le reste de la semaine elle est aux urgences ou au SMUR. « Je ne m’ennuie pas et je suis contente d’aller bosser le matin », résume la médecin. 

« On dit qu’aux urgences on ne fait parfois que du superficiel mais c’est faux », affirme Laura Eouzan-Dahan, qui aime « creuser les choses », demander les avis de ses confrères et consœurs spécialistes et comprendre les causes des pathologies de ses patients. C’est une manière pour la médecin d’améliorer ses compétences et de mieux prendre en charge des cas similaires à l’avenir. « Et je me couche moins bête le soir », plaisante-t-elle. Pour apprendre, elle compte aussi beaucoup sur ses collègues.

 « Les équipes nous apprennent énormément de choses. J’ai appris beaucoup avec des infirmiers qui bossaient depuis plus trente ans aux services d’urgence ou de Smur. » 

Transmission de connaissances et travail d'équipe 

C’est ce travail d’équipe qui l’a décidée à exercer à l’hôpital public ainsi que la « transmission de connaissances qui s’y opère ». Il y a quelques années, Laura Eouzan-Dahan a sauvé la vie d’un patient en se rappelant d’un cours en amphi, séché par la plupart des élèves, à la toute fin de son externat. Aujourd’hui, elle accompagne avec pédagogie et complicité Anne-Lise, une externe, avec une prise en charge des patients en tandem. 

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Véritable passionnée, elle affirme n’avoir jamais eu envie d’arrêter la médecine et le doit en grande partie aux équipes avec lesquelles elle travaille. « Il y a des patients qui restent seuls derrière un rideau ou dans un couloir pendant des heures mais il y a aussi des infirmiers, aides-soignants et des médecins qui essayent de faire leur maximum alors qu’on n’a pas de ressource et ça c’est hyper important ». La diversité de sa pratique, l’apprentissage continu propre à la médecine d’urgence et les équipes qui l’entourent sont autant de raison qui poussent Laura Eouzan-Dahan à se lancer avec optimisme dans sa carrière de médecin. « Après je viens d’arriver donc on verra bien », tempère-t-elle dans un éclat de rire. 

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