Pour eux la vie peut commencer

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Critique de « Revivre », de Karim Dridi (sortie le 28 février 2024). À la Timone, la vie de deux enfants en attente de greffe maintenue par le dévouement et l’expertise d’une équipe de réanimation pédiatrique et par l’amour et la combativité de leurs parents. 

Pour eux la vie peut commencer

Karim Dridi capte l’immensité de la tâche, et la nécessaire force mentale, que déjouer les pronostics de la Nature requiert. Si la vie est un miracle, sa sauvegarde est l’œuvre des hommes.

On ne va pas se mentir, on ne peut que fondre devant ce documentaire qui voit son réalisateur s’effacer totalement pour nous permettre d’approcher au plus près ces instants de vie suspendue, de nous figurer le fil auquel elle tient. Ce fil, ou plutôt cette tresse constituée de toutes les prouesses du cerveau humain. 

Prouesse de l’intelligence et de la technicité tout d’abord, qui consistent à reproduire au plus près, via une machinerie complexe, le fonction d’un organe. Rarement de telles images et de tels gestes avaient été montrés, et le premier saisissement est de voir cette masse presque affolante - pour le néophyte - de tuyaux, métaphore soudain très concrète.

Mais prouesse du cerveau émotionnel sans lequel cette intelligence ne serait probablement tournée vers aucun but. Ou en tout cas ne serait pas armée d’une telle volonté. S’occuper d’un enfant, tout comme soigner, est un acte d’amour. Karim Dridi, sous la protection de la Bonne Mère qu’il se plaît régulièrement à filmer, nous rappelle cela avec un message totalement païen, celui d’un espoir qui ne serait permis que par des femmes et des hommes qui choisissent de l’entretenir. L’intelligence collective. L’humain, et rien d’autre. 

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