Trompe la mort

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Ciné week-end: Réparer les vivants, de K. Quillévéré (sortie le 2 novembre 2016)

Trompe la mort

Vingt-quatre heures de la vie d'un cœur....On accepte sans difficulté le greffon émotionnel que constitue ce film sobre et délicat, célébration sans grandiloquence du génie humain.

En ces temps souvent obscurcis par l'actualité, il est important de s'appuyer sur ce que l'humain peut receler de formidable. Comment une espèce, parce qu'elle fait justement partie de l'ensemble de l'évolution, choisit de rendre possible ce qui était au départ interdit et inenvisageable... pour permettre à certains de ses membres de survivre.

En retraçant la chronique d'un cœur qui ne cesse de battre - ou presque - alors qu'il passe d'un adolescent foudroyé par un AVP à une violoniste en attente de transplantation, Katell Quillévéré réalise un film pur, dans lequel l'onirisme, jamais lyrique, ne fait qu'un avec la description clinique de chaque étape nécessaire à une greffe.

La caméra, la musique et le jeu délicat d'une distribution homogène sont en symbiose et nous portent sans discontinuer pour nous mêler à ce ballet dans lequel la technicité s'allie à la solidarité. Réparer les vivants est aussi l'occasion de redécouvrir une grande actrice, Anne Dorval, surprenante - après Mommy, forcément - en flamme vacillante que le cœur lâche peu à peu. On notera aussi la prestation d'Alice Taglioni, qui le temps de quelques apparitions dans un rôle quasi-muet parvient à refléter et transmettre de façon condensée l'intensité émotionnelle qui parcourt ce film sensible et réussi.

Source:

Guillaume de la Chapelle

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